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    Dame Contraception

     

    Long est le couloir qui mène vers la vie,

    Noires sont les parois que côtoie ce chemin,

    Blancs les petits lutins qui courent au parvis.

    Un seul réussira à passer l’examen.

     

    Une grande maison rose qui s’appelle Conception

    Et dont le pont-levis est fermée aujourd’hui,

    Il donne sur une porte au nom « Fécondation »,

    Dont Madame Pilule a seule le sauf-conduit.

     

    Mais le jeune lutin se croit fort comme un turc.

    Il tourne, il vire pour forcer la défense.

    Il cogne de la tête et de la queue bifurque

    Et garde comme espoir la juste récompense.

     

    Mais Madame Pilule s'entraîne depuis des mois.

    Elle ferme son armure servant de carapace

    Car pour elle, impossible de perdre ce tournoi

    Face à ce pauvre minus qui veut lui faire face.

     

    Alors triste est le sort réservé au lutin.

    Il implore, il prie pour finir sa mission.

    Il finit par mourir au pied de ce fortin,

    La victoire revenant à Dame Contraception.


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  • Les Thermes romains

     

    Les grecs puis les romains inventèrent les thermes,

    Dont ils avaient compris les bienfaits pour le derme,

    De l’eau chaude dans l’Empire, il en coulait à flots,

    Sur le corps des plus riches et dans un cercle clos.

     

    D’Agrippa à Athènes à de Bath à Carthage,

    A l’eau et à la boue, s’ajoutaient les massages,

    Mais les bains chauds avaient d’autres utilités,

    Et ces temples ont muté en lieux de liberté.

     

    L’hygiène, les soins, le sport ainsi que les affaires,

    Les anciens y venaient aussi pour se distraire

    Ils parlaient, ils lisaient, ils y jouaient aux dès,

    Massés par des esclaves qu’ils avaient importés.

     

    Aujourd’hui, dans les Thermes, finit l’antiquité,

    Les cures sont entrées dans la modernité.

    Saunas, hammams, spas ou encore jacuzzis,

    Ces privilèges de l’eau sont pour la bourgeoisie.

     

    Barbotan, Amélie, Vichy ou Quiberon

    Très souvent les baigneurs y viennent sans un rond

    Aux frais de la Princesse et grâce à la Sécu,

    Aux Thermes, les curistes rechargent leurs accus.

     

    Et si à ce poème, il me faut mettre un terme,

    Il me vient des frissons partout sur l’épiderme,

    Car si le monde entier y vient pour un corps sain

    Des Thermes, l’esprit sain, moi, j’écris sans dessein.


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  • Le Niger

     

    Il était un pays aux multiples frontières

    Au milieu de l’Afrique, au sud du Sahara

    Au peuple millénaire qu’on appelle berbères

    Et dont l’ethnie centrale en sont les Haoussas.

     

    Il était un pays de conquêtes violentes

    Un carrefour d’échanges et jalousait de tous,

    Malgré les sécheresses qui sont souvent fréquentes

    Et dont le peuple vit sans eau et sans le sou.

     

    Il était un pays sans la bombe atomique

    Mais dont l’économie dépend de l’uranium,

    Cette manne convoitée pour que la république

    Vive en démocratie sans vrais référendums.

     

    Il était un pays aux pluies de sauterelles

    Les seuls grains attendus ici dans les déserts

    Que sont le Ténéré et au sud le Sahel.

    Ce pays, c’est certain, on l’appelle Niger.


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  • Il est nécessaire que je donne quelques explications au titre de mes rubriques :

     

    • Les poésies d’un jour et du hasard : De temps à autres, j’ouvre mon dictionnaire, je pointe mon index sur une page et me fais le pari d’écrire une petite poésie à partir du mot que le hasard a bien voulu désigné sous mon doigt. Pour moi, cela devient un jeu, ajoute à la difficulté,  tout en m’évitant d’avoir à trouver un sujet qui risque d’être inintéressant et ennuyeux. C’est ainsi que sont nés de mon imagination les trois premiers poèmes de ce blog : le mobile, les cèdres et enfin les thermes que j’ai intitulé les thermes romains. Toutes les autres poésies de cette rubrique auront cette même origine fortuite. La récitation du mois sera basée sur le même principe.
    • Les poèmes vrais et amusants : Là, il s’agit d’histoires vécues et qui ont marqué mon imagination ou mes souvenirs. Très souvent, bien sûr, je vais dériver de cette réalité vers de la fantaisie, de la pure invention pour rendre ces instants d’une vie plus attrayants et plus amusants.

     

    D’autres rubriques suivrons : poèmes tristes, poèmes de voyages et de randonnées, poèmes familiaux, nouvelles, etc.…

    Chaque thème aura sa rubrique.


  • L’écureuil, le loir et le bas nylon.

     

    Au fond d’un vieux grenier, un écureuil dormait,

    Juste à côté d’un loir au pelage grisâtre

    Qui s’était endormi à la fin de l’été

    Et attendait avril pour faire le bellâtre.

     

    A la dame des lieux, le loir avait chipé,

    Un bas nylon doré qui lui servait de lit,

    De couverture aussi et encore d’oreiller.

    Ainsi, il hibernait comme dans un vrai nid.

     

    Le collant enroulé tout autour du lérot

    Ressemblait identique, pareil à s’y méprendre,

    A la queue de son pote comme deux gouttes d’eau

    Et même la couleur avait de quoi surprendre.

     

    Un beau jour, l’écureuil, par la faim, réveillé,

    Dans les combles, marchât et fît un tintamarre.

    Le mari de la dame, par les bruits, étonné

    Aspirateur en main, montât voir les lascars.

     

    Décidé à punir, il aspira gaiement

    L’appendice final du gros écureuil roux,

    Mais l’agile animal eut à peine le temps,

    De sauter loin devant pour éviter le trou.

     

    Enlisé dans ses songes, le loir imaginait,

    La femme de sa vie avec des bas nylon

    Il rêvait du printemps et d’une bien-aimée,

    Et auprès de laquelle, jouait les Apollons.

     

    Soudain, il fut surpris et sentit qu’il partait,

    Non pas dans un fantasme où faire le gigolo,

    Il eut juste le temps de quitter son meublé,

    Laissant le bas nylon s’enfuir dans un goulot.

     

    Anxieux et agité, encore sous le choc,

    Le loir s’était tapi au creux de son ami.

    La crainte et la frayeur l’avait rendu moins coq,

    Il trouva dans les poils une vraie accalmie.

     

    L’écureuil et le loir s’endormirent de concert,

    Réfugiés l’un dans l’autre, il formait un maillon.

    Au fond du vieux grenier, ils passèrent l’hiver,

    Rêvant de glands, de noix mais pas de bas nylon.


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