• L'Ombrage

    L’Ombrage

     
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    Au début du printemps, un gland avait germé,

    Sous un charme imposant au tronc bien affirmé.

    La ramure du charme, qu’on appelait charmille,

    Projetait bien trop d’ombre sur l’arbre juvénile.

     

    Tout au long des saisons, le chêne se plaignait

    Auprès de son voisin de son air indigné,

    De cette ombre néfaste obturant le soleil,

    Le laissant somnoler dans un demi-sommeil.

     

    Au début de l’hiver et par un beau matin,

    Le chêne vît le ciel et crut en son destin.

    Il poussa, il poussa et il reprit espoir,

    Voyant l’astre du jour, la fin de ses déboires.

     

    Mais le printemps revint et avec lui, les feuilles

    Du charme qui, du coup, retrouva son orgueil.

    Et les années passèrent et le chêne grandit.

    Bien plus vite que le charme qui jouait au dandy.

     

    Quand vint le jour promis où à égalité,

    Le chêne fît sentir sa belle dignité,

    Au charme prétentieux de son tronc et son bois,

    Que son âge avancé avait rendu narquois.

     

    Puis les cycles du temps et les jours s’écoulèrent

    Comme l’eau sous le pont de la jolie rivière.

    Le chêne avait poussé bien au-delà du charme,

    Qui vît que son prochain allait rendre les armes.

     

    Le chêne fort peiné croyait voir dans son ombre,

    Le déclin de l’ami que la fin rendait sombre.

    « Tu souviens du temps où tu faisais barrage,

    Au ciel et soleil », dit-il en témoignage.

     

    Mais le charme était vieux et il resta muet,

    Car dans ses souvenirs de cet obscur passé,

    Des remarques du chêne, il ne prit pas ombrages,

    Car l’ombre qu’il projetait était son héritage.

     

    Il n’avait pas d’regrets, encore moins de remords,

    Il avait bien vécu et attendait la mort.

    Sur le pré, un séquoia géant avait soudain grandi,

    Mais le chêne insolent ne lui fit pas crédit.

     

    Les grands arbres font de l’ombre, voilà leur destinée.

    Mêmes si pour certains, ce n’est pas toute l’année.

    Sous l’ombrage qu’ils jettent, il faut, mais sans ambages,

                      Vivre sa vie sans crainte et ne pas prendre ombrage.                     


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