-
Les Mille Bornes
Les Mille Bornes
Un Romain un peu fou a inventé un jeu,Une borne de pierre à mettre à chaque lieu.
A chaque lieu romain sur la Via Domitia,
C’est bien plus lourd quand même qu’un p’tit bout de raphia.
Ce romain un peu fou, il s’appelait Auguste,
Il était empereur, bien joli et robuste.
Il soulevait les pierres avec maestria,
Des pierres bien plus lourdes qu’un bouquet de freesias.
Il construisait sa voie depuis la Rome antique,
Avec dans le viseur, la presqu'île ibérique.
Il n’avait pas prévu de faire des razzias,
Sauf à boire sans soif des verres de sangria.
On lui fit remarquer en séance plénière
Qu’au lieu des mille bornes, il manquait une pierre,
Il se mit en colère et quitta la loggia,
Mais la pierre manquait malgré sa furia.
Il voulait néanmoins finir sa domitienne,
Il s’assit le cul nu dans une vespasienne
Attendant en priant de milles alléluias
Que sorte une colonne plus grosse qu’un séquoia.
Et si un jour de pluie, je vous le donne en mille,
Il vous prenait l’envie de jouer en famille,
Au jeu des mille bornes en mangeant la kémia,
Evitez comme Auguste d’attraper le ténia.
Mais de ce jeu sordide, je tire une morale,
C’est d’avoir des idées jamais si colossales.
Car de tous les tourments qu’Auguste essuya.
Seul celui de ses fesses passionna les médias.
Tags : milles bornes, auguste, bornes milliaires, bornes poeme, gilbert jullien
-
Commentaires