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Quatre petits glaçons
Quatre petits glaçonsQuatre petits glaçons sortirent du sommeil,Où dans la nuit d’argent et comme des amis,
Sur un gros banc de bois aux nuances vermeilles,
Ils s’étaient rencontrés et s’étaient endormis.
Un ciel couleur d’azur et un soleil trop chaud
Irisaient leurs armures, fondaient leurs carapaces.
Les quatre petits glaçons n’étaient pas des machos,
Ils n’étaient pas de bois mais froids comme la glace.
Du joli banc de bois, ils pensaient sans orgueil,
Etre assis pour longtemps et ignoraient sans doute,
Que ce bois fut pour eux un splendide cercueil,
Où leurs âmes éphémères prendraient une autre route.
Ils rêvaient et fondaient, se faisaient plus concis
Ne prenant pas conscience de leurs vies si fugaces,
Mais leurs eaux se mêlaient, leurs sentiments aussi,
Et dans leurs amitiés se noyaient leurs carcasses.
Ils fondaient, ils pleuraient, et de leurs yeux rougis,
C’est une onde limpide faites de mille larmes
Qui s’écoulât du banc et comme par magie,
Les emportât au loin et les laissât sans armes.
Tags : quatre petits glaçons, banc bois, poeme, gilbert jullien
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