• Les Mille Bornes

     
     
    Un Romain un peu fou a inventé un jeu,

    Une borne de pierre à mettre à chaque lieu.

    A chaque lieu romain sur la Via Domitia,

    C’est bien plus lourd quand même qu’un p’tit bout de raphia.

     

    Ce romain un peu fou, il s’appelait Auguste,

    Il était empereur, bien joli et robuste.

    Il soulevait les pierres avec maestria,

    Des pierres bien plus lourdes qu’un bouquet de freesias.

     

    Il construisait sa voie depuis la Rome antique,

    Avec dans le viseur, la presqu'île ibérique.

    Il n’avait pas prévu de faire des razzias,

    Sauf à boire sans soif des verres de sangria.

     

    On lui fit remarquer en séance plénière

    Qu’au lieu des mille bornes, il manquait une pierre,

    Il se mit en colère et quitta la loggia,

    Mais la pierre manquait malgré sa furia.

     

    Il voulait néanmoins finir sa domitienne,

    Il s’assit le cul nu dans une vespasienne

    Attendant en priant de milles alléluias

    Que sorte une colonne plus grosse qu’un séquoia.

     

    Et si un jour de pluie, je vous le donne en mille,

    Il vous prenait l’envie de jouer en famille,

    Au jeu des mille bornes en mangeant la kémia,

    Evitez comme Auguste d’attraper le ténia.

     

    Mais de ce jeu sordide, je tire une morale,

    C’est d’avoir des idées jamais si colossales.

    Car de tous les tourments qu’Auguste essuya.

    Seul celui de ses fesses passionna les médias.


    votre commentaire
  • Les Tours de Cabrens 

     

    D’un village désert bien au sud de la France,

    J’ai découvert des Tours au fil de mon errance.

    Des tours très hauts perchées qu’on appelle Cabrens.

    Où dans des temps anciens on y vivait en princes.

     

    Un sentier m’entraîna dans des bois, des pelouses,

    En direction d’un mas au doux nom d’Estanouses.

    Le pire restait à faire pour atteindre les tours

    Dont les ruines aujourd’hui sont des nids de vautours.

     

    J’ai gravi la montagne jusqu’au sommet des crêtes,

    Dont le dieu Univers avait sculpté l’arête,

    D’un étonnant visage au profil si parfait

    Qu’aucun artiste au monde n’avait imaginé.

     

    Et quand dans la falaise, le visage impassible

    Apparut à mes yeux comme sorti de la Bible,

    Je me mis à trembler comme une feuille morte,

    Et des Tours de Cabrens, je ne vis que les portes.

     

    Amorçant la descente, mon cœur repris haleine

    Quand je compris enfin qu’il n’y avait plus de haine

    Depuis longtemps déjà sur ces crêtes si longues.

    Que les seigneurs du coin nommèrent la Serralongue.

     

    Et si de cette histoire, pour le moins très banale,

    Bien des gens tenteront d’extraire une morale,

    Je leur dis que la peur n’est pas toujours logique

    Même si dans le cas présent, elle paraît comique.

    TOURS-DE-CABRENS


    votre commentaire
  • La Chapelle ruinée de Séquières

    LA-CHAPELLE-RUINEE-DE-SEQUI

    Quand vous arriverez sur le plateau rocheux,

    Vous verrez la chapelle oubliée des dieux.

    Oubliée mais encore très fière,

    Ne lui jetez pas la pierre,

    A la chapelle de Séquières.

     

    Quand vous apercevrez ses murs ruinés,

    Son toit effondré de l’église abandonnée,

    Et sa tribune envahie par le lierre,

    Ne lui jetez pas la pierre,

    A la chapelle de Séquières.

     

    Elle attend depuis plusieurs lustres,

    Que des seigneurs bien trop rustres,

    Lui rendent sa belle bannière,

    Ne lui jetez pas la pierre,

    A la chapelle de Séquières.

     

    Et si un jour des mains se tendent

    Et que se créent des sarabandes,

    Pour ôter toutes ces poussières,

    Ne lui jetez pas la pierre,

    A la chapelle de Séquières.

     

    Et si un jour les Demoiselles,

    Aussi fines que des dentelles,

    Deviennent de belles aumônières,

    Ne lui jetez pas la pierre,

    A la chapelle de Séquières

     

    Et si des hommes ont le courage,

    Et si l’Amour finit l’ouvrage,

    Pour quelle retrouve la lumière,

    Alors offrez-lui des pierres,

    A la chapelle de Séquières.


    votre commentaire
  • L'Ermitage Saint-Etienne de Pomers

     

    Tu as quitté Clara pour lui rendre visite.

    Tu cours dans la forêt pour atteindre son gîte,

    Un gîte haut perché, à vrai dire paumé,

    Que les seigneurs du coin ont appelé Pomers

     

    Tu gravis la montagne jusqu'à en perdre haleine,

    Sans jamais t'arrêter la marche aérienne 

    Et tel un automate que rien n'arrêtera,

    Tu penses que l'ermitage est une vraie agora.

     

    Ici dans les rochers où vit seul un ermite,

    Dans ce monde perdu, à coup sûr insolite,

    Tu cherches ton chemin comme le fait Saint-Thomas,

    Au milieu des falaises qui forment un magma.

     

    Et quand dans la lumière apparaît la chapelle,

    Aussi suave et blanche qu'une jolie aquarelle,

    Je vois bien dans les yeux de la belle italienne

    Que ton but inavoué était bien Saint-Etienne.


    votre commentaire

  • La Tour de la Madeloc

     

    C’était un roi un peu loufoque

    Qui a construit la Madeloc

    Il voulait envoyer des signaux

    Mais il n’avait pas de radio.

     

    Alors il se mit dans la tête

    De faire craquer une allumette

    Il chercha du feu de partout

    Puis il frotta deux gros cailloux

     

    Ainsi la tour pris son envol

    Et surveilla les Espagnols.

    Voilà l’histoire de Madeloc

    Elle a rendu les rois toc-toc

    De Majorque jusqu’au Médoc

    Et d’Aragon au Languedoc


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique