• Quatre petits glaçons

     
     
    Quatre petits glaçons sortirent du sommeil,

    Où dans la nuit d’argent et comme des amis,

    Sur un gros banc de bois aux nuances vermeilles,

    Ils s’étaient rencontrés et s’étaient endormis.

     

    Un ciel couleur d’azur et un soleil trop chaud

    Irisaient leurs armures, fondaient leurs carapaces.

    Les quatre petits glaçons n’étaient pas des machos,

    Ils n’étaient pas de bois mais froids comme la glace.

     

    Du joli banc de bois, ils pensaient sans orgueil,

    Etre assis pour longtemps et ignoraient sans doute,

    Que ce bois fut pour eux un splendide cercueil,

    Où leurs âmes éphémères prendraient une autre route.

     

    Ils rêvaient et fondaient, se faisaient plus concis

    Ne prenant pas conscience de leurs vies si fugaces,

    Mais leurs eaux se mêlaient, leurs sentiments aussi,

    Et dans leurs amitiés se noyaient leurs carcasses.

     

    Ils fondaient, ils pleuraient, et de leurs yeux rougis,

    C’est une onde limpide faites de mille larmes

    Qui s’écoulât du banc et comme par magie,

    Les emportât au loin et les laissât sans armes.


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  • C'est au coeur du printemps...

     

    C’est au cœur du printemps que je marche vers toi,

    Sur le joli chemin des cerisiers en fleurs

    Formant des blanches haies qui me servent de toit

    Je cache mes sentiments au tréfonds de mon cœur,

     

    C’est au cœur du printemps que je rêve de passion

    Dans la verte forêt entourée de géants,

    Fascinés de me voir marcher vers ma mission,

    Celle de m’affranchir d’un amour aussi grand.

     

    C’est au cœur du printemps qu’enfin je t’imagine,

    Sur ce petit sentier qui rejoint ton hameau,

    Tapi aux buis luisants et aux roses églantines,

    En silence, mon corps souffre de mille maux.

     

    C’est au cœur du printemps que j’entre au paradis

    Dans les ruelles grises, je salue des fantômes,

    Trouvant ta maison vide, je vis la tragédie,

    Je m’effondre et je pleure comme le fait un môme.

     

    C’est la fin du printemps, mais ce n’est pas l’été,

    J’avais rêvé de toi mais tu étais mensonge

    Et malgré la chaleur, mon âme a grelotté

    Car le cœur du printemps, c’était le cœur d’un songe


  • L’Ombrage

     
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    Au début du printemps, un gland avait germé,

    Sous un charme imposant au tronc bien affirmé.

    La ramure du charme, qu’on appelait charmille,

    Projetait bien trop d’ombre sur l’arbre juvénile.

     

    Tout au long des saisons, le chêne se plaignait

    Auprès de son voisin de son air indigné,

    De cette ombre néfaste obturant le soleil,

    Le laissant somnoler dans un demi-sommeil.

     

    Au début de l’hiver et par un beau matin,

    Le chêne vît le ciel et crut en son destin.

    Il poussa, il poussa et il reprit espoir,

    Voyant l’astre du jour, la fin de ses déboires.

     

    Mais le printemps revint et avec lui, les feuilles

    Du charme qui, du coup, retrouva son orgueil.

    Et les années passèrent et le chêne grandit.

    Bien plus vite que le charme qui jouait au dandy.

     

    Quand vint le jour promis où à égalité,

    Le chêne fît sentir sa belle dignité,

    Au charme prétentieux de son tronc et son bois,

    Que son âge avancé avait rendu narquois.

     

    Puis les cycles du temps et les jours s’écoulèrent

    Comme l’eau sous le pont de la jolie rivière.

    Le chêne avait poussé bien au-delà du charme,

    Qui vît que son prochain allait rendre les armes.

     

    Le chêne fort peiné croyait voir dans son ombre,

    Le déclin de l’ami que la fin rendait sombre.

    « Tu souviens du temps où tu faisais barrage,

    Au ciel et soleil », dit-il en témoignage.

     

    Mais le charme était vieux et il resta muet,

    Car dans ses souvenirs de cet obscur passé,

    Des remarques du chêne, il ne prit pas ombrages,

    Car l’ombre qu’il projetait était son héritage.

     

    Il n’avait pas d’regrets, encore moins de remords,

    Il avait bien vécu et attendait la mort.

    Sur le pré, un séquoia géant avait soudain grandi,

    Mais le chêne insolent ne lui fit pas crédit.

     

    Les grands arbres font de l’ombre, voilà leur destinée.

    Mêmes si pour certains, ce n’est pas toute l’année.

    Sous l’ombrage qu’ils jettent, il faut, mais sans ambages,

                      Vivre sa vie sans crainte et ne pas prendre ombrage.                     


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  • L’Essen’ciel

      
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    J’aime regarder le ciel,

    Le soleil, les astres, les arcs-en-ciel.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime son bleu, son gris pastel,

    Parfois son rouge surnaturel.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses couleurs d’aquarelle,

    Ses nuances, ses tons intemporels

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime cet aspect sensoriel,

    La tête en l’air comme un gratte-ciel.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime son noir qui étincelle,

    Où certains voient du superficiel

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses nuages de miel,

    Qui disparaissent dans l’irréel.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses orages rebelles,

    Ses pluies, ses giboulées de grêle,

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses brises chaudes ou bien de gel,

    Ses bourrasques, ses tempêtes irrationnelles

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses étoiles en carrousel,

    Ses planètes, même sans jumelles.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime ses oiseaux, ses hirondelles,

    Qui filent comme des caravelles.

    Pour moi, le ciel est essen’ciel.

     

    J’aime regarder ma belle.

    Dans mes yeux, je ne vois qu’elle.

    Pour moi, c’est sûr, elle est mon ciel.


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  •  

     

    Dame Contraception

     

    Long est le couloir qui mène vers la vie,

    Noires sont les parois que côtoie ce chemin,

    Blancs les petits lutins qui courent au parvis.

    Un seul réussira à passer l’examen.

     

    Une grande maison rose qui s’appelle Conception

    Et dont le pont-levis est fermée aujourd’hui,

    Il donne sur une porte au nom « Fécondation »,

    Dont Madame Pilule a seule le sauf-conduit.

     

    Mais le jeune lutin se croit fort comme un turc.

    Il tourne, il vire pour forcer la défense.

    Il cogne de la tête et de la queue bifurque

    Et garde comme espoir la juste récompense.

     

    Mais Madame Pilule s'entraîne depuis des mois.

    Elle ferme son armure servant de carapace

    Car pour elle, impossible de perdre ce tournoi

    Face à ce pauvre minus qui veut lui faire face.

     

    Alors triste est le sort réservé au lutin.

    Il implore, il prie pour finir sa mission.

    Il finit par mourir au pied de ce fortin,

    La victoire revenant à Dame Contraception.


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