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    Le Mobile

    Le juge s’exclama « avez-vous un mobile ? »

    Et la foule répondit comme un seul homme :

    Oui, voulez-vous mon numéro Monsieur Bill ?

    L’accusé, lui, était un misérable môme,

     

    Qui n’avait sans doute ni téléphone, ni mobile.

    Le juge se releva et fit taire tout son monde,

    Alors que l’accusé était resté tranquille,

    Un « chut » plana sur l'audience tel une onde.

     

    Le juge se mit à crier « accusé, levez-vous ! »

    Le gamin se leva de son air imbécile,

    Il regarda la salle de ses yeux de voyou

    Et balbutia au juge : « Oui j’avais un mobile ! »

     

    « Le jour du crime, vous aviez un mobile ? »

    Dit le juge en le regardant dans les yeux.

    Oui, monsieur le juge, j’étais au bout du fil,

    D’abord avec ma mère, puis avec mon vieux.

     

    Le juge s’écria «  de quel fil s’agit-il ? »

    En observant l’enfant d’une mine ahurie.

    « Du fil d’un téléphone mobile » dit-il.

    « Que j’ai volé aux « Nouvelles Galeries ! ».

     

    Le juge estomaqué, du procès avait perdu le fil.

    Il bégayât quelques mots que personne ne saisit,

    Puis il dit au petit « Ton mobile, c’est un mobile ? »

    Oui, Monsieur le Juge : « vous avez tout compris ! ».

     

    Le juge sur sa chaise était désormais immobile.

    Il ne savait que dire à ce pauvre bambin.

    Quand de sa robe, retentit une sonnerie fragile.

    C’était bien son portable qu’il n’avait pas éteint.

     

    Une voix d’outre-tombe s’éleva très subtile.

    A travers le prétoire, le silence s'installa.

    Puis le son devint cri et dans la salle hostile,

    Elle répétait sans fin et comme a capella :

     

    « Donnez-lui un mobile ! » « Donnez-lui un mobile ! ».

    Le juge s’avança près du jeune malfaiteur

    Et d’un pas décidé lui offrit son mobile,

    En échange de celui qui venait du voleur.

     

    L’enfant quitta le tribunal en serrant son mobile.

    Dans la salle des pas perdus, il vit  le magistrat

    Et lui dit : «  Je vous passerai un coup de fil ! »

    « Je n’ai plus de mobile ! », dit le juge au malfrat.

     

    Et il ajouta : « Dieu l’a voulu, ainsi soit-il ! »

    Le garçon écoutât mais ne comprit rien.

    Ce qui l’intéressait, c’était seul son mobile.

    Le juge, lui, jeta sa robe et devint vaurien.


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  • Les Cèdres. 

     

    Cèdres pyramidaux ou bien d’Himalaya,

    Vous n’avez pas d’égaux hormis les séquoias.

    De vos amples ramures vous boiser les décors

    Et de vos centenaires jaillissent des records.

     

    Cèdres de Chypre, cèdres pleureurs ou bien dorés,

    Seigneurs des grands jardins, des parcs et  des forêts,

    Bois d’encens, d’œuvres et de belles sculptures

    Vous n’êtes jamais si beaux qu’au sein de la nature.

     

    Cèdres rouges, cèdres blancs ou bien de Virginie,

    On vous affuble de noms injustes, sans harmonie.

    Vous n’êtes pas thuyas, sapins ou bien cyprès

    Mais de beaux et grands arbres dont on fait des coffrets.

     

    Cèdres bleus de l’Atlas ou cèdres du Liban

    Arbres majestueux et au bois odorant,

    Altier est la formule qui vous convient le mieux,

    Car vos cimes coniques montent droites vers les cieux.


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  • Les Déconnexions

     

    J’ai envi de déconnecter

    Et de partir dans la forêt,

    Ecouter le chant des oiseaux,

    Le clapotis d’un p’tit ruisseau.

     

    L’ordinateur ne me retient plus,

    Je suis sorti de cette glue,

    Pour m’envoler vers les sommets

    Des merveilleuses Pyrénées.

     

    Internet est loin maintenant

    Et ne me manque pas vraiment

    La nature est ma vraie passion

    Et j’adore ces déconnexions.


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  • La dent creuse et le petit pois.

    Au fond d’une dent creuse, une boule dormait.

    Mais l’homme ouvrit la bouche et se mit à crier :

    « Quelle est donc cette chose, on dirait un abcès ! »

     

    Blottie dans son abîme, la boule s’est réveillée,

    Effrayée par ce cri, elle n’osait plus bouger

    Et devint aussi verte qu’une reine des près.

     

    Dans la boite à couture, l’homme se mit à fouiller.

    Il fouilla, il fouilla, qu’il finit par trouver

    Une aiguille très épaisse plus pointue qu’une épée.

     

    Ouvrant les lèvres en grand, l’homme se mit à chercher,

    Dans le fond de sa gorge, la boule qui l’inquiétait

    Et qui, dans sa molaire s’était pelotonnée.

     

    L’homme brandit l’aiguille tel un mince fleuret

    Et par dessus sa langue, il voulut transpercer

    Le globe verdoyant qui se mit à hurler :

     

    « Hé ! Espèce d’idiot, je n’suis pas un abcès ,

    Mais un banal petit pois que tu as oublié,

    Au milieu de mes frères que tu as dévoré ! »

     

    L’homme entendit le cri mais n’eut pas de pitié

    Pour ce petit pois vert qu’il entendait braillé

    Du fin fond des ténèbres, en quête d’humanité.

     

    L’homme piqua la bille comme on crève un abcès,

    Remontant le légume de son profond gosier,

    A la pointe de l’épingle en guise de trophée.

     

    Tel un vert mousquetaire s’étant fait moucheté,

    La jolie petite graine sur le point d’expirer

    Eut le temps d’exprimer le fond de sa pensée :

     

    « Homme, tu devrais sans tarder aller te faire soigner,

    Où à chaque repas, des petits pois vont tomber 

    Dans cet horrible chicot, cette dent toute gâtée ! »


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  • Une craquade est un petit mensonge sans gravité et sans importance. Cette expression provient bien sûr du mot « craque » qui signifie mensonge mais au sens de vantardise dite par un hâbleur, un fanfaron. Pour moi, et en tous cas dans ce blog, mes craquades seront des poèmes ou bien plus simplement de petits textes de ma pure invention qui viennent à mon esprit et de mon imagination selon mon humeur du moment parfois par amusement parfois par tristesse selon les circonstances.

    A l'école, j'ai toujours aimé ce qu'on appelait, de mon temps, les récitations. Le plus souvent, ils s'agissaient de courtes poésies d'auteurs qui malheureusement ne sont pas restés dans les mémoires. Parmi eux et sans les citer tous, il y avait Maurice Carême, Robert Desnos, Paul Fort, Francis Carco et un qui revenait souvent c'était Anonyme. J'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'un poéte "grec" jusqu'au jour où ma mère m'a finalement expliqué !

    J'aimais bien les rimes et ces intonations que les instituteurs nous obligeaient à prononcer d'une certaine manière. C'était une jolie musique et cette musique, je crois que je l'ai toujours gardé dans ma tête.

    Dans les classes secondaires, j'ai ensuite été séduit par les textes des grands noms de la poésie et même si très souvent, je n'arrivais pas à retenir tous ces longs poèmes que les profs tentaient de nous faire apprendre "par coeur"; Hugo, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Ronsard, La Fontaine, etc... sont restés dans ma tête comme des "créateurs de bonheur".


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