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Je suis un vieux moulin à vent
Je suis un vieux moulin à vent,
J'ai perdu mes ailes il y a longtemps.
Je dominais le Grand Rocher,
Mais j'ai fini par trébucher.
Plus rien ne tourne rond ici,
Dans le village de Caramany.
Ni ici, ni ailleurs, c'est sûr,
Or mis peut-être la viticulture.
Alors les vignerons sont contents,
Et c'est là la plus important,
Car si mes meules ont vu du sarrasin,
Elles n'ont jamais vu un grain de raisin.
Je suis un vieux moulin à vent
Ayant perdu ses ailes il y a longtemps.....
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L'Ermite de Saint-Ferréol
Il s’appelait Llaurens et rêvait d’être ermite,
Il était né à Ille mais était espagnol,
Venant de son village et pour rendre visite
A un vaillant tribun du nom de Ferréol.
Porté par une foi patiente et infaillible
Il louait constamment la bonté du seigneur
Son livre de chevet était bien sûr la Bible
Qu’il ne posait jamais or mis pour les labeurs.
Il s'appelait Llaurens et vivait en ermite
Dans ce lieu retiré où sa vie prit l’envol,
Pour donner de l'amour, son idée favorite,
A tous les pèlerins honorant Ferréol.
Des croisades maudites, il gardait des séquelles,
Qu’un vizir byzantin avait gravées en lui,
Mais sans rancœur aucune, là était sa chapelle,
Son cœur était tourné sans cesse vers la vie.
Il ne disait rien de son passé d’esclave,
Il chantait à tue-tête tel un vrai rossignol,
Il était enfin libre et sans aucune entrave
Et ne vivait c’est sûr que pour Saint Ferréol.
Sa vie était plus blanche que les murs de l’église
Il accueillait les pauvres de tous les horizons,
Leur donnant à manger et parfois sa chemise,
Et même quelquefois son livre d’oraisons.
Il s'appelait Llaurens et mourut en ermite
Dans ce lieu si paisible aux grands pins parasols,
Mais des siècles plus tard, son amour sans limite
Fait encore des émules ici sur ce rocher du nom de Ferréol.
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Le colosse de Rodes
On m’appelait Colosse et j’habitais à Rodes.
Quelle drôle d’idée en fait, je n’avais pas les codes,
Colosse aux pieds d’argile, voilà ma destinée,
Car de la terre glaise j’en avais jusqu’au nez.
J’avais la tête en fleurs et les pieds dans le sol.On voulait faire de moi un seigneur espagnol.
Mais n’a-t-on vu jamais un châtelain de terre
Conquérir un pays en voulant faire la guerre ?
On m’appelait Colosse et j’habitais à Rodes.
Quelle drôle d’idée c’est sûr, je suis passé de mode,
Et si tous mes habits ne sont que pots de fleurs,
Celui de ma poitrine bat aussi fort qu’un coeur.
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Le Puig Pédrous
C’était un pic pierreux qu’on appelait Pédrous,
Aux temps des rois de France il servait de verrou.
Une borne très haute avait été levée,
Pour que le Roussillon soit enfin enclavé.
Des combattants français, majorquins et d’ailleurs
Y passèrent des nuits rêvant de jours meilleurs.
Du haut de ce pinacle, ils gardaient la frontière,
Pour des monarques fous et surtout bien trop fiers.
Et puis un beau matin, les soldats en prière
Réclamèrent que demain ne soit plus comme hier,
Tout au fond du ravin, ils jetèrent la borne,
Leurs fusils, leurs canons y compris leurs bicornes.
Un rayon lumineux venant du Canigou
Eclaira comme jamais le sommet du Pédrous,
Et sous un ciel radieux, c’est tout un peuple en fête
Qui arrivait tout droit de la Vallée de la Têt.
Ils décidèrent qu’aujourd’hui serait un jour de paix.
Les ennemis d’hier, plein d'égards, de respect,
Remontèrent la pierre et gravèrent à la hâte
Mille six cent cinquante huit était la bonne date.
Il est un pic pierreux qu’on appelle Pédrous.
Aux temps des rois de France il servait de verrou.
Aujourd’hui on y monte plein de joie, d’allégresse
Pour voir ce beau pays qu’on aimera sans cesse.
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La chapelle Sainte Marie de Belloc
Notre envie de marcher était sans équivoque.
Et nous étions partis pour aller voir Belloc.
Sous un soleil brûlant avec des rayons d’or.
D’un hameau bien joli et qu’on appelle Dorres.
Ce n’était pas non plus la meilleure des époques
Pour vénérer Marie, solide comme un roc,
Et sur l’âpre sentier qui monte à la chapelle,
Nous étions loin c’est sur d’être une ribambelle.
Quand l’église sonna le temps du five o’clock,
Nous avions faim et soif et pas le moindre bock,
Mais Marie était là et nous tendait les bras,
Entourée d’une lumière aussi belle qu’une aura.
Nous étions désormais dans l’église baroque,
Devant le blanc autel en pierres si mastoc,
Priant agenouillés devant la Vierge Noire,
Que le reste du chemin nous remplisse d’espoir.
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