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Le marcheur libre au Pilon de Belmatx
Voilà, la 6eme et dernière étape de ce Tour du Vallespir http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/tour%20du%20vallespir%200.htm se profile ce matin là et quand je me réveille dans cette très belle chambre de la Maison Noëll, je me sens "tout chose". Je balance entre tristesse et nostalgie d'en finir et un immense bonheur de savoir que dès ce soir, je vais rentrer chez moi et revoir les miens. Mais, j'ai conscience aussi que cette dernière étape va être longue et certainement très difficile avec l'ascension du Pilon de Belmatx sous une forte canicule qui est annoncée par Météo France. Cette prévision s'annoncera juste et je vais souffrir comme jamais à la fois moralement et physiquement notamment par manque d'eau. De cette mémorable et terrible journée, il restera ce poème.
Mais son cœur était triste et la sente pénible.
Il se mit à pleurer sur de sombres pensées,
Le pas plus hésitant à vouloir avancer.
Courbé sur son bâton, il souffrait le martyre,
Montant toujours plus haut sans vouloir ralentir.
Un pilon sur sa route releva le défi,
Belmatx, il s'appelait, dans la géographie.
Le marcheur entêté voulut lui faire face,
Mais un soleil brûlant lui ôta toute audace.
Ecrasé par les roches et tous les minerais,
Il sortit du pilon à l'état de purée.
Mais au fond du vallon, l'attendait Amélie.
Il releva la tête car elle était jolie.
Il quitta le Pilon comme on salue l'artiste,
Car vaincre en étant seul, ce n'est pas réaliste
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De Notre-Dame de Coral à la Maison Noëll
Après mes déboires au dessus de Prats-de-Mollo, je démarre de Notre-Dame de Coral, cette 5eme et très longue étape http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/tour%20du%20vallespir%200.htm vers Saint-Laurent-de-Cerdans plutôt en bonne forme car j'ai bien dormi et j'ai récupéré de ma nuit précèdente où je n'avais jamais pu trouver le sommeil. Les brûlures d'orties se sont quelque peu atténuées mais j'ai une plaie au genou gauche qui suppure et me fait souffrir. J'ai adoré cette étape aux paysages très variés et aux superbes panoramas mais seule ombre au tableau, au lieu-dit les Estanouses après Lamanère, l'ancien tracé du Tour du Vallespir passe par une propriété privée désormais interdite aux randonneurs. Cet imprévu m'oblige à grimper aux Tours de Cabrens où je découvre pour la première fois un surprenant visage de profil taillé dans la falaise par Dame Nature. Après la traversée du Pla de la Muga et ses étranges formations rocheuses rougeâtres et une fastidieuse et longue approche sur le bitume, j'arrive enfin à Saint-Laurent-de-Cerdans où je suis formidablement bien reçu par Isabelle et Mario dans l'ancienne et magnifique maison de maître de la famille Noëll. Cette belle étape de 27 kilomètres que j'ai intitulé "Archanges et démons" et les personnages que j'ai rencontré ce jour là m'ont encouragé à écrire le poème qui suit.
J'avais quitté la belle, j'avais quitté la Vierge,
Par un souple chemin que longeait le Coral.
Je tenais mon bâton comme l'on tient un cierge,
Notre-Dame s'enfuyait sous un ciel idéal.
Un cadre de verdure entourait le hameau,
La Baga Bordellat, on ne peut plus oblongue,
Où la claire rivière coulait sous les ormeaux
Et les Tours de Cabrens veillaient la Serre longue.
Quand le village fut loin qu'on appelle Lamanère,
Un portail au milieu barrait tout le chemin,
Un horrible démon me fit perdre mes nerfs,
M'obligeant à m'enfuir sans lui tendre la main.
Des archanges sur un mur m'indiquèrent la route,
Qui montait rudement en direction des tours.
Âprement est le mot sur lequel j'arc-boute,
Loin de moi cette idée de faire demi-tour
Un visage était là sculpté dans la falaise,
Grand seigneur de Cabrens comme était le tyran,
Les deux avaient le don de mettre mal à l'aise
Les anges, les démons et un vieux vétéran.
Mais que l'on soit démon, beau génie ou bien ange,
Et que la peur se tient au creux de l'estomac,
Sur le sort, l'essentiel est d'avoir sa revanche,
Ma première est de voir d'amples panoramas.
Rouge était le sentier et ocre était la terre,
A la source asséchée où je perds mon latin.
Saint-Laurent qui attend la fin de mon calvaire,
A la Maison Noëll, près d'un petit fortin.
Isabelle, Mario accueillirent la troupe,
Avec leurs cœurs en or et leur sourire en coin.
L'amitié, la chaleur envahit tout le groupe,
Avant que le matin envoie tout ça au loin.
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Trois petits " Tom " et un pauvre Jerry
(au cours de cette 4eme étape du Tour du Vallespir, http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/tour%20du%20vallespir%200.htm je suis arrivé tôt et sans encombre à Notre-Dame de Coral. Je ne pense qu'à une chose, me reposer et récupérer pour les étapes suivantes. Le soir, alors que je prends le frais à la fenêtre de ma chambre, j'observe trois chats noirs qui jouent avec un pauvre mulot. Comme une balle, ils se renvoient ce pauvre mulot dont le sort semble scellé. L'après-midi même, un de ces trois chats était venu se faire câliner et paraissait si docile. Ce terrible jeu du chat et de la souris m'amène à écrire cette poésie).
Trois petits " Tom " jouaient dans le parc ombragé.
Noirs étaient leurs pelages, leurs esprits, leurs pensées.
Et ce pauvre " Jerry ", que le diable tirait
Par une fine queue, était désespéré.
Un homme à la fenêtre regardant ce spectacle,
Espérait du hasard, une étoile, un miracle.
Mais la dure nature le fit pleurer soudain,
Les petits " Toms " noirs étaient des assassins.
Il partit se coucher, sensible à sa faiblesse.
Les petits " Toms " noirs avaient tant de rudesse.
Croquer une souris tels étaient leurs destins,
Un " Jerry ", un mulot ce n'est pas un festin
Puis l'homme s'endormit, mais les rêves l'éveillèrent
Sur son lit, un p'tit " Tom " dormait tel un pépère
Sans cauchemar aucun, sur ce qu'il avait fait
Le " Jerry " dans son ventre avait ressuscité
Dans leurs songes, ils sautèrent dans le parc ténébreux
Le P'tit " Tom " et " Jerry " avaient l'air si heureux
Toute la nuit, ils jouèrent jusqu'au petit matin
Comme de bons copains, de gentils diablotins
Puis le jour se leva et son lot de tracas
Les petits " Toms " noirs cherchaient comme un en-cas
Point de pauvre mulot pour leur combler la faim
Mais un " Jerry " ailé tel un beau séraphin
Les Petits " Toms " noirs scrutaient en vain le ciel
En quête d'un oiseau, de leurs airs criminels
Mais le frêle " Jerry " s'était changé en aigle
Sur les chats il tomba emportant le plus faible
Il faut vivre la vie comme un chat, un mulot
Caresser les p'tits " Toms ", ignorer les salauds
Et si la vie est dure, croque-là doublement
Comme une petit " Jerry " si tendre et si fondant
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La tour de Mir
(au départ de cette 4eme étape du Tour du Vallespir http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/tour%20du%20vallespir%200.htm entre Prats-de-Mollo et Notre-Dame de Coral et après les déboires vécus hier dans la forêt du Miracle, j'hésite à emprunter l'itinéraire très boisé qui passe par la tour de Mir car j'appréhende de trouver à nouveau un grand nombre d'arbres couchés par la tempête Klaus. Finalement, j'opte pour le P.R.12 plus court de 11 kms qui passe par le col de Guille. Cette hésitation qu'amplifie sans doute mon état de fatigue et mes "terribles" brûlures d'orties m'inspirent ce poème.)
Indécis et confus, je pars dans la verdure.
Prats se réveille alors sous un ciel éclatant.
Le cœur encore intact d'un esprit d'aventure.
Tour de Mir dominant le vallon flamboyant.
Hésitant à grimper vers la haute muraille,
Le maximum à faire est encore important.
Ma tête grande ouverte tel un bel éventail.
La Tour de Mir me nargue idem à un géant.
Je balance, j'hésite, tel l'oiseau qui émigre,
Vers un court minimum où un chemin cuisant.
Mes jambes sont en feu mais ne sont pas de givre.
La Tour de Mir fascine les plus agonisants.
Ma décision est prise, je rejoins Notre-Dame,
Par le libre sentier de tous les résistants,
Mais l'esprit torturé comme une vieille femme,
La Tour de Mir m'invite de son pic arrogant.
Sombres sont les sous-bois, la paresse de mise.
Saint-Antoine est joli et son parc reposant.
L'horizon est bleuté, ma pensée cristallise.
La Tour de Mir m'attire de son feu si luisant.
J'escalade, je m'élève vers le col de la Guille,
Car Notre-Dame est belle dans le soleil couchant,
Et mon bras appuyant un bâton si futile,
La Tour de Mir s'enfuit, avec elle mon tourment.
La belle du Coral dévoile ses reliques,
Ses trésors que l'ermite a veillés pieusement.
Mes yeux émerveillés par ce pays de biques,
Le feu, la Tour de Mir s'éteint finalement
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Âpre est ce Vallespir....
(Les difficultés de cette 3eme étape du Tour du Vallespir http://gilbert.jullien.pagesperso-orange.fr/tour%20du%20vallespir%200.htm et la galère que je viens de vivre au dessus de Prats-de-Mollo, dans la forêt du Miracle ravagée par la tempête Klaus me font prendre conscience de l'âpreté du Vallespir et m'inspire ce poème. Cette région que les Romains occupèrent et dont le nom vient du latin "Vallis Asperi" signifiant textuellement "vallée âpre" mais âpre au sens de difficile, rude, abrupt, coriace, rugueux, avec des aspérités.)
Âpre est ce Vallespir que je veux cheminer.
Dure est la Tour de Mir quand il faut y grimper.
Je ne fais que grandir sur ces crêtes boisées,
Les sources ont à jaillir pour combler les fossés.
Âpre est ce Vallespir que je veux affronter.
Dur est le déplaisir lorsque l'on veut marcher.
Et si mes pas délirent, rien ne peut m'arrêter,
Sauf les pins, ces martyrs que le vent a couché.
Âpre est ce Vallespir, je veux le proclamer.
Dur mon sang à tarir, je ne suis que touché.
Et ce pourpre élixir, il ne fait que couler,
Mon corps prêt à bondir sur les chemins dallés.
Âpre est ce Vallespir que j'ai pourtant aimé.
Dures ces lloses, ces porphyres où j'ai pourtant chuté.
Et si ma tête chavire, je n'vais pas m'écrouler,
Sur ces frêles sentiers, dans ces prés parfumés.
Âpre est ce Vallespir où il faut s'arrêter.
Dur est le point de mire où il faut arriver.
Et si mon cœur soupire alors qu'il est blessé,
Viens vers moi apaiser cet amour délaissé.
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