• La Monnette

     

    C’est au cœur de l’Auvergne que je l’ai découverte,

    Cette belle recette au fromage fondu.

    On la mange toujours avec de la salade verte,

    Avec des pommes de terre et un bon jambon cru.

     

    A Olloix, à la Monne vous trouverez le gîte,

    Bien au dessus des gorges, au milieu des volcans,

    Où un bon cuisinier et de vrais spécialistes

    Ont, pour notre plaisir, bien élevé leur camp.

     

    C’est d’abord à feu doux, qu’on fait fondre le fromage,

    Pas n’importe lequel mais un gros Saint-Nectaire,

    Qu’on prend soin d’étêter pour aider le coulage

    Et qu’ensuite on dépose dans un ravier en terre.

     

    Voilà, l’excellent mets est prêt pour le service,

    Que l’on porte aux clients avec un chauffe-plat

    Accompagné d’un vin car ce n’est pas un vice

    Que de boire un Boudés ou un Corent sympa.

     

    Le  fromage brûlant devient un vrai cratère,

    Où la crème s’écoule pareille à de la lave.

    On y trempe le jambon et les pommes de terre

    Lesquelles, dans nos gosiers, descendent encore suaves.

     

    Et quand le terme arrive, il ne reste que la croûte

    Bien gratinée à point, la faim tire à sa fin.

    On se délecte encore, car il n’y a pas de doute,

    Manger de la Monnette, voilà un vrai festin.


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  • Valentine a neuf ans

    Tu es née au début de l’été, Valentine.

    Un grain de blé que l’on moissonne,

    Un p’tit bébé que l’on pouponne.        

                 

     

    A un an, avec tes yeux de cabotine,

    Tu n’avais rien d’un chaperon

    Tu maltraitais les biberons.

     

    A deux ans, tes petites jambes trottinent,

    Ton petit cœur plein de voltages,

    Tu attrapes tout sur ton passage.

     

    A trois ans, tu es déjà une mutine.

    Prenant mon ventre comme polochon,

    Tu sautes tel un p’tit bouchon.

     

    A quatre ans, tu es une vraie ondine.

    La mer, les vagues, tu n’as pas peur,

    Dans tes bras, tu as un moteur.

    A cinq ans, de tes amies tu es copine,

    Tu deviens une vraie scolaire,

    Tu vas en classe à Roquevaire.

     

     

    A six ans, tu manges de grosses tartines,

    Et pour remplir tout ton espace,

    Il te faut du chocolat et des glaces.

     

    A sept ans, tes membres s’affinent

    Tu pousses comme une jonquille,

    Et tu deviens petite fille.

     

    A huit ans, tu deviens coquine

    Ton père te crie pour tes caprices,

    Il aime, c’est vrai, faire la police.

     

    A neuf ans, tu es devenue divine,

    On t’aime tous, tu le rends bien,

    Je te dis à l’été prochain.

     

    Tu seras toujours « notre Valentine ».

    Un grain de blé que l’on savoure.

    Qu’on aime comme au premier jour.

     

    Maintenant, ce joli poème se termine.

    Si dieu le veut, ainsi soit-il !

    Dans neuf ans, je reprends son fil.


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  •  

    L'Oeillet

     

    Il peut-être des Alpes ou bien des Pyrénées

    Mais tantôt négligé ou bien de mignardise

    Fleurs aux nombreux symboles et fleur du 1er mai

    On la trouve aux Chartreux, cette fleur si exquise.

     

    A Grenoble, en Béarn ou bien à Montpellier.

    Ses pétales dentés sont on ne peut plus doux

    On le trouve parfois jusqu’au pied des glaciers.

    Sur les rocs, dans les prés, il pousse un peu partout.

     

    Fleur de révolution et fleur des militaires,

    Je sens que vous chauffer à cette devinette,

    Et si je la rajoute aux trous des boutonnières,

    C’est sûr, vous trouverez cette fleur si parfaite.

     

    Vous avez deviné, je vous conte fleurette.

    Elle embaume les airs d’un parfum si poivré,

    Cette jolie petite fleur qui est chère aux poètes,

    Alors cherchez encore et vous la trouverez.

     

    Il commence par un « o » et finit par un «ié »,

    Il colore les jardins, il fleurit les parterres.

    Et si dès le début, cet œillet vous l’aviez

    A quoi bon plus longtemps de garder le mystère.


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  • Le dentier du beau-père François

     

    C’est une histoire vraie et cocasse à la fois,

    Que celle du dentier du beau-père François,

    Et quand vous l’aurez lu du début jusqu’au bout,

    Sans doute, vous direz-vous : quelle histoire de fous !

     

    Nous étions partis tôt pique-niquer en famille,

    A l’ombre de grands pins ou de quelques charmilles.

    Dans un matin bleuté d’une belle journée d’août,

    Nous avions pris la route qui monte au col de Jou.

     

    Une fois arrivés, nous jouâmes aux boules,

    Sur la large esplanade aux copieux nids de poule,

    Avant de déjeuner, allongés dans un pré,

    D’une salade catalane et d’un flan aux œufs frais.

     

    A la fin du repas, François lava ses dents

    Qu’il mit dans un Kleenex et posa sur un banc,

    Et dans le doux silence de ce beau jour d’été,

    Il tomba de sommeil dans les bras de Morphée.

     

    Rosine(*) pendant ce temps récurait la vaisselle,

    Jetant les détritus au fond d’une poubelle,

    Mais le dentier de François était parti avec,

    Enfouit dans l’emballage d’un succulent gros cake.

     

    En fin d’après-midi, nous reprîmes la route,

    Heureux d’avoir pris l’air et un bon casse-croûte,

    Dans cet havre de paix au pied du Canigou,

    Où chantent les ruisseaux ainsi que les coucous.

     

    Puis quand le soir tomba, en entrant au logis,

    François chercha ses dents pour manger du rôti.

    Mais au fond de sa bouche, il n’y avait rien,

    Et cet étrange tourment devint vite cornélien.

     

    Essayant d’enquêter sur ce trouble mystère,

    Je tentais vainement de sonder mon beau-père,

    Mais de son beau dentier, il ne savait que dire,

    Au fond de son esprit, il redoutait le pire.

     

    Puis un bref souvenir revint à la surface,

    Et François, d’un seul coup redevint plus loquace.

    Il tira de sa poche un mouchoir en papier,

    Dans lequel, il pensait avoir mis son dentier.

     

    Mais de ses fausses dents, il n’y en avait point,

    Il hurla, il jura tout en tapant du poing.

    Et quand tout aussi vite, il retrouva la paix,

    Le banc du col de Jou est venu le frapper :

     

    "Mais oui, mais c’est bien sûr, il est resté là-haut !"

    Je me mis à crier : « il faut y retourner sans tarder, au plutôt ! ».

    « Mais non, c’est pas la peine ! » : me dit ma belle-mère.

    « Comment c’est pas la peine ? » : lui lança mon beau-père.

     

    « Sur l’aire de pique-nique, il n’y a plus tes dents,

    Au fond d’une poubelle, j’ai tout jeté dedans ! »

    « Quoi tu as jeté mon dentier aux ordures ! »

    « Tu n’as rien dans la tête, franchement je te jure ! »

     

    Avant que trop d’ampleur vienne enfler la querelle,

    Je pris la décision d’aller faire les poubelles.

    Et nous voilà partis, tout en haut du Conflent,

    Où sous la belle hêtraie étaient cachées des dents.

     

    Jérôme(**), lui, dans sa tête, était  Indiana Jones.

    Et tels de fins limiers parodiant Sherlock Holmes,

    Nous prîmes le chemin le soir au clair de lune,

    Espérant un miracle et la bonne fortune.

     

    Ille, Prades, Vernet et puis enfin Casteil,

    Le col nous accueillit aux cris des pipistrelles.

    Mais de ces sons lugubres, on se foutait pas mal,

    Le but de nos recherches était si primordial.

     

    Puis les dents de François remontèrent au grand jour,

    Si l’on peut dire ainsi du col noir comme un four.

    Les dents blanches rayonnaient dans la faible clarté,

    Autant que mon beau-père de les avoir trouvées.

     

    Nous fûmes satisfaits de ce plaisant destin,

    Alors cette recherche des dents perdues prit fin.

    Et s’il y a une morale à cette histoire de fous.

    S’est de ne pas laisser vos dents au col de Jou.

     

    (*) Rosine ma belle-mère.

    (**)Jérôme mon fils.


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  • Mon père, Louis d’or.

     

    Papa portait le nom d’un roi,

    D’un roi soleil et de surcroît

    Il m’a laissé en héritage,

    Le goût des chiffres comme bagage.

     

    Il partait le matin très tôt,

    Allait compter des capitaux,

    Mais cet argent n’était pas sien

    Il n’en était que le gardien.

     

    Dans la maison en arrivant,

    Le soir, il râlait souvent,

    Il ronchonnait après ma mère

    Et pestait à la terre entière.

     

    Il appréhendait le futur,

    Les fins de mois étaient trop dures.

    Il trouvait la vie si injuste

    Aurait aimé être Crésus.

     

    Ses coups d’colères, je les craignais

    Au temps où j’étais écolier.

    J’avais peur de mes notes en classe

    Qui ne le laissait pas de glace.

     

    Il ouvrait rarement son coeur,

    Mais voulait qu’on soit les meilleurs,

    Et que l’on force notre destin,

    En se levant chaque matin.

     

    Très à cheval sur les principes,

    Il n’souhaitait pas qu’on s’émancipe,

    Car il aimait la perfection

    C’était là son éducation.

     

    J’ai mis longtemps à le comprendre

    Mais le temps a su me l’apprendre,

    A sa mort, on s’est mis d’accord.

    Mon père c'est sûr était Louis d’or.


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